Lorsqu’on joue dur, on n’hésite pas à utiliser des moyens malhonnêtes, interdits ou implacables.
Avec son verbe « jouer », l’expression paraît être née dans le domaine du sport, où la violence sévit souvent.
Les joueurs de la Ligue nationale de hockey jouent dur, très dur. 1
Ah ils veulent jouer dur ? Hé bien nous aussi.
L’expression s’est étendue à de nombreux domaines, notamment la politique.
L’Action démocratique du Québec entend jouer dur et […] l’opposition officielle ne donnera pas sa place. 2
Dans l’exemple qui précède, il est moins question de malhonnêteté que d’implacabilité ou d’absence de complaisance. On pense à l’expression « ne pas faire de cadeau à ».
Pourquoi « dur » ? Parmi les nombreux sens de cet adjectif, le Littré en offre un qui semble s’appliquer ici : « qui est sans bonté, sans humanité ». L’ouvrage propose l’exemple suivant : « il est fort dur pour ses domestiques ».
Remarquez la construction « jouer » + l’adjectif « dur ». Le français partage en effet avec l’espagnol la capacité de faire jouer à un adjectif le rôle d’un adverbe. C’est aussi le cas de l’anglais, avec son « play hard », qui signifie cependant « jouer fort ».
Exemple en espagnol :
Si quieren jugar duro, nosotros también podemos. 2