Donner quelqu’un pour mort, c’est présumer, supposer, penser ou considérer qu’il est mort. Mais pourquoi une personne peut-elle être ainsi « donnée » ?
Si j’ai inclus le mot « mort » dans le titre de l’article, c’est que de nos jours on utilise presque toujours ainsi l’expression.
L’enfant donné pour mort : enjeux psychiques de la guérison.1
Donnée pour morte, elle réapparaît 30 ans après.2
On trouve par exemple très peu de résultats dans les moteurs de recherche pour « donner pour vivant ».
Les ouvrages de référence consultés en français n’expliquent pas vraiment la présence du verbe « donner » dans l’expression. Ce que l’on sait toutefois est que « donner pour » a déjà signifié « présenter comme étant ». Cela s’appliquait aux personnes comme aux concepts. Voici un exemple tiré du Littré.
Ces penchants que vous nous donnez pour invincibles, ne les avez-vous pas mille fois surmontés ?
Si « donner » peut signifier « présenter », on comprend qu’une personne puisse être « donnée ».
En outre, le Grand Robert donne (justement) comme l’un des sens de « donner » le fait de « communiquer, exposer (qqch.) à qqn. ». De plus, il recense un autre sens sorti de l’usage : « se faire passer pour, se poser en » et propose deux exemples :
Se donner pour l’ami de qqn.
Il se donne pour progressiste.
1 Titre d’un ouvrage de psychologie.
2Source.