Un jour que « j’avais la baboune » (expression québécoise signifiant « bouder », « exprimer silencieusement sa mauvaise humeur »), un ami costaricain m’a demandé « ¿qué tienes? ».
Savez-vous ce que j’ai répondu ?
« Une tasse de café » (objet que je tenais effectivement à la main). Manifestement, je n’avais pas compris la question. Avec le recul, c’est pourtant évident. Il me disait la même chose qu’en français : « qu’est-ce que tu as ? ». Autrement dit : « qu’est-ce qui ne va pas ? ».
Je me demande bien ce qu’elle a.
Je ne sais pas ce qu’il a aujourd’hui.
Mais qu’est-ce que vous avez donc ? 1
Parfois, on fait suivre la question d’une proposition infinitive introduite par « à ».
Qu’est-ce que tu as à rire comme un fou ?
Qu’est-ce que vous avez à me regarder ainsi ?
L’intention derrière la formule peut être compatissante, amusée ou réprobatrice, selon le ton de la voix et les autres mots employés dans la phrase.
1 « Donc » placé en fin de question se prononce comme « don » /dɔ̃/. Il sert à renforcer la question et à exprimer impatience ou étonnement.